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Press

2016 March 10

Pour Sonya Yoncheva, La Traviata est une femme « époustouflante »

ENTRETIEN – La soprano bulgare Sonya Yoncheva reprend sur la scène du Metropolitan Opera de New York l’un de ses rôles fétiches. La représentation de La Traviata de ce samedi 11 mars est retransmise en direct sur les écrans de cinéma du monde entier.

La Croix : Violetta, l’héroïne de La Traviata de Verdi, fait partie de votre répertoire. Quel regard portez-vous sur elle ?

Sonya Yoncheva : Le mot qui me vient à l’esprit pour parler d’elle, c’est le mot « époustouflante ». Musicalement et vocalement bien sûr, grâce au génie de Verdi qui lui écrit des airs virtuoses ou pathétiques, des ensembles prodigieux, et l’une des plus belles confrontations de l’histoire de l’opéra, quand, à l’acte II, le père de son amant Alfredo vient lui demander de se sacrifier sur l’autel des convenances et de la paix familiale.

Mais Violetta est aussi un être intellectuellement et psychologiquement passionnant. Je ne peux m’empêcher à penser à sa vie d’avant, avant qu’elle ne devienne la courtisane mondaine que nous découvrons lorsque le rideau se lève. Inspirée du personnage de Marie Duplessis, cette femme issue d’un milieu très modeste a pris son destin en mains : elle a lu, écouté et pratiqué la musique, tenu salon et reçu des artistes. C’est un être plein de vitalité (malgré la maladie) et, bien entendu, d’une fascinante beauté. J’aime beaucoup la mise en scène de Willy Decker qui se focalise tout autant sur la vie intérieure de Violetta que sur son magnétique « glamour » (1).

Feature: La Croix